Des plantes sauvages comestibles au printemps !

Le contemplateur des choses de la nature n’aura sans doute pas manqué d’observer que de nombreuses plantes sont plutôt en avance par rapport à d’autres années. La quasi-absence de pluie depuis un mois n’y est pas étrangère. Aussi, pour provoquer l’arrivée de l’humidité nous prenons le partie de vous faire saliver un peu…Voici un petit florilège d’herbes folles des jardins et vergers et de sauvageonnes des prés et forêts capables de flatter nos papilles.

AIL DES OURS (Crédit : Archenzo Cortenova – CC-BY SA 3.0)
Asperge des bois encore en bouton,
c’est le bon stade pour la récolter
(Crédit : gailhampshire – CC-BY 2.0)

Commençons par quelques Liliacées comestibles : l’Ail des ours fleurit déjà et on peut aussi bien manger ses feuilles que ses inflorescences étoilées (pour les feuilles, attention quand même aux confusions avec les jeunes feuilles d’Arum et avec celles du Muguet*). Au milieu de leurs longues feuilles, les boutons floraux d’Asperge des bois (également appelée Ornithogale des Pyrénées ou Aspergette) ne devraient plus tarder à être suffisamment élancés au bout de leurs hampes pour être cueillis. La Ciboulette sauvage elle, est un délice.

Alliaire Alliaria petiolata
(Crédit : Phyzome – CC-BY SA 3.0)

L’Alliaire, malgré son nom, est rattachée par les botanistes à une tout autre famille, celles des choux, navets, radis et autre colza. Ca y est, est assez grande pour commencer à ciseler des feuilles dans nos salades composées un vrai cocktail de vitalité. Elle commence de-ci de-là à épanouir ses petites fleurs blanches à quatre pétales.

Grande consoude Symphytum officinale
(Crédit : E. Botros – CC BY-SA 3.0)

On pourra profiter des jeunes feuilles de Consoude en salade. Une fois devenues rudes il est encore possible, par exemple en les préparant en beignet… Comme sa cousine la Bourrache dont les fleurs à saveur iodée égayent les salades, elle nous dépayse via ses parfums maritimes.

Bourrache
Pissenlit
Taraxacum officinale

Les feuilles des Pissenlits sont bien connues dans notre région pour être mises à profit en salade printanière (une cure aux vertus dépuratives). Ceux qui poussent à l’ombre sont délicieux, de même que les boutons floraux… Maintenant que leurs inflorescences dorées illuminent la verdure des allées du potager, il est temps de penser à la cramaillotte (confiture de fleur de Pissenlits) avant qu’elles ne soient transformées en sphères grises et dispersées aux quatre vents. On peut aussi les faire blanchir puis les faire revenir à la poêle : c’est super bon avec un peu de crème et des noix grillées…

Renouée du Japon
Reynoutria japonica
(Crédit : Laurent Lemetais –
CC BY-SA 2.0 FR)

Il est encore temps de cueillir les jeunes et grosses pousses de Renouée du Japon (cette Polygonacée invasive dont on ne sait souvent que faire) tant qu’elles sont encore très tendres pour les manger comme des asperges…

Les pousses de Ronces en prévision d’infusions fruitées en fin d’année quand les frimas seront de retour…

Ronces Rubus fruticosus
Avriots Calocybe gambosa

C’est aussi la période des Avriots, ces délicieux champignons blancs de printemps (parfois d’automne) que l’on retrouve dans les livres sous le nom de Tricholome de la Saint-Georges pour ceux qui on une forêt à moins d’un km de chez eux et dont le sol ne serait pas encore trop sec…

Lierre terrestre Glechoma hederacea

Finissons ce rapide panorama par la famille des Lamiacées (ex-Labiées) que l’on reconnaît à ses tiges quadrangulaires et à ses fleurs en forme de bouche, toutes prêtes à embrasser les insectes venant les visiter. Le si beau Lierre terrestre accompagnera délicieusement quelques pommes sur lesquelles on l’aura ciselé (bien mélanger et laisser un peu mariner). François Couplan décrit leur odeur comme “rappelant à la fois le citron, la menthe et le fond des bois”. On peut aussi en ce moment récolter des branches de menthe et de Mélisse en vue de confectionner d’odorantes tisanes à l’arrière-saison.

Savoureuses cueillettes et dégustations !

* Précaution : les empoisonnements par les plantes sont assez rares si on les compare à ceux dûs aux diverses industries. De plus, il n’existe que peu de plantes très toxiques. Par exemple, le Muguet est de celles-là : en faire un bouquet est un geste anodin, mais porter ses mains à la bouche après en avoir longuement cueilli est un comportement plus risqué et nous vous déconseillons vivement de boire l’eau du verre dans lequel il aura trempé ! La prudence recommande de ne consommer que des plantes que vous reconnaissez à coup sûr. Comme pour les champignons, il est possible de consulter les pharmacien-nes. Vous pouvez aussi nous envoyer une photo.